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Mirare |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe Venturini Bien que familière, la réunion des deux Apothéoses de François Couperin proviennent de partitions distinctes. Celle d’Arcangelo Corelli couronne le recueil des Goûts-réunis (1724) et se présente comme une « Grande Sonade [sic] « en trio » en sept parties organisée selon l’alternance lent-vif de la sonata da chiesa italienne. Celle de « l’incomparable Monsieur de Lully » (1725) s’apparente à un « concert instrumental » plus proche du théâtre lyrique. Toutes deux insèrent des commentaires entre chaque mouvement qu’il est d’usage de faire déclamer par un comédien au concert comme au disque (François Morel dans le présent enregistrement) et confient « la République de la musique » à parts égales aux styles italien et français. Dans la première, on admire le discours raffiné des deux violons qui croisent leurs archets dans des pages en imitation ( nombreux fugatos) , ondulent au gré des eaux de « la source d’Hypocrêne », évoquent la virtuosité d’Arcangelo Corelli (« Enthousiasme ») ou l’appel des trompettes (« Les Muses réveillent Corelli »). Dans la seconde, les instruments de « dessus de simphonie » passent du violon à la flûte traversière pour enrichir la palette chromatique sans toutefois inquiéter l’homogénéité de l’ensemble, la tenue de l’édifice (les gammes de doubles-croches dans le « Vol de Mercure ») ni refuser un humour pince-sans-rire (les répétitions de la « Rumeur souterraine » qui font écho aux trembleurs d’Isis) ou une majesté un peu amidonnée ( « Essai enforme d’ouverture »). Le même soin et la même éloquence distinguent le continuo (théorbe, clavecin, basse de viole) qui participe activement à l’éclat de ces Apothéoses. | |
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