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Classica # 119 (02/2010)
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Mirare
MIR102

Code-barres / Barcode: 3760127221029 (ID16)
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Si la science divise encore musicologues et interprètes, le sens pratique, généreusement partagé par les compositeurs baroques, ne peut que les accorder.

Peu importe de savoir définitivement si Bach disposait d’un choeur ou quintette vocal pour chanter son Magnificat, l’essentiel est de pouvoir en valoriser sans faux pas l’écriture virtuose. Philippe Pierlot choisit l’option «légère» qu’il soumet cependant à une pensée collective. Il se distingue ainsi d’Emmanuelle Haïm (Virgin) qui avait réuni un groupe de chanteurs vedettes. Dans ce nouvel enregistrement, personne ne songe à « faire le soliste » ni à s’imaginer sur une scène d’opéra. Chacun préfère, au contraire, se fondre dans la communauté de l’église. L’interprétation ne risque-t-elle pas alors de demeurer uniquement contemplative et orante, limitant la Vierge à la seule figure de « l’humble servante »? Ce serait compter sans l’élan continuellement soutenu par Philippe Pierlot, justifié toujours par le texte (et la musique), jamais par l’unique goût du sport. Le choeur introductif brille ainsi d’un feu continu, le « Quia fecit mihi magna » déploie avec une imperturbable assurance ses carrures de quatre mesures, le « Deposuit » dévale ses gammes d’un seul geste tandis que la miséricorde divine (« Et misericordia ») rayonne sereinement sur un rythme ternaire. La Messe en sol mineur bénéficie de la même sensibilité et de la même intelligence musicale toujours guidée par une lecture pénétrante du texte. Comme à l’accoutumée, Philippe Pierlot a su associer un plateau vocal très équilibré à son Ricercar Consort, plus souple et alerte que jamais.

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