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Classica # 144 (07-08/2012)
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PHI
LPH005
5400439000056 (ID261)
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Composée en 1603, à Madrid, pour les obsèques de l’impératrice Marie d’Autriche, la Messe des défunts de Victoria est aussi la dernière oeuvre publiée par celui-ci. Souvent considérée comme un véritable testament musical et spirituel, la messe constitue également un modèle de mise en musique du texte, dosant en un parfait équilibre déclamation chantée et mise en musique figuraliste des paroles. Victoria fait ressortir les mélodies de plain-chant, les met au centre, mais les confie à diverses voix selon les mouvements de la messe, tirant parti de cette diversité pour varier les dispositions, les textures : le Kyrie, qui fait entendre la mélodie au Superius, s’épanouit ainsi en une polyphonie incroyablement ample et lumineuse, tandis que l’Offertoire, qui cite le grégorien à l’Altus, apparaît plus ramassé, d’une expression plus dense.
La polyphonie est ici rendue avec une plénitude saisissante: l’ampleur des phrases, doublée d’une belle intelligence du lien entre texte et musique, donnent une lecture tout à fait remarquable de cette oeuvre, pourtant souvent enregistrée. Seules les parties déclamées pourraient appeler une petite critique: en effet, quelques intonations grégoriennes, et surtout la Lectio qui ouvre le programme font peut-être trop sentir, à l’écoute, la présence et les gestes d’un chef: elles semblent parfois légèrement précipitées, par rapport à la somptueuse et ample polyphonie qui les suit : en particulier, les fins de phrase de la Lectio, souvent coupées un peu tôt, rappellent malheureusement au souvenir de détails techniques, que l’on devrait oublier.
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