Texte paru dans: / Appeared in:
PHI |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe Venturini Herreweweghe « labellise » Bach AVEC SON
LABEL « PHI », PHILIPPE HERREWEGHE VEUT NOUS FAIRE PARTAGER LES FRUITS DE SA
LONGUE CARRIÈRE RICHE D’EXPÉRIENCES. Rarement le geste aura suivi d’aussi près la parole, rarement la musique aura aussi bien illustré les déclarations d’intention. Dès les premières mesures de Singet dem Herrn ein neues Lied, cette seconde version surclasse la première par son allure plus cursive et affirmative de toccata à laquelle succède l’ivresse joyeuse de la fugue. Le bras du chef paraît plus assuré et la voix du choeur plus déterminé (et vice versa). Dans Der Geist hilft unser Schwachheit auf on admire la souple ondulation du mouvement ascendant des doubles croches, le rebond élastique du 3/8 et les effets de spatialisation stéréophonique du double ensemble. Komm, Jesu, komm s’anime d’appels à la fois pressants et humbles avant d’être éprouvé par les accidents chromatiques qui symbolisent le « chemin amer » de l’existence. Et dans l’étourdissant Jesu, meine Freude à cinq voix confié à des solistes, le poids des silences contraste avec le flottement quasi irréel, comme libéré de l’attraction terrestre, de « Gute Nacht, o Wesen ». Indéniablement le « prédicateur » manie la rhétorique avec un art consommé de l’éloquence. Il sait autant le sens des mots que le pouvoir sur naturel de la musique. Philippe
Herreweghe et son Collegium Vocal de Gand se placent désormais sur les
sommets de la discographie aux côtés de Kuijken (Challenge Classics,
Accent), Suzuki (Bis), Jacobs (Harmonia Mundi), Bernius (Sony) et Jung
(Tacet). Le chef voulait convaincre et émouvoir : il a admirablement réussi.
Sans révolution ni transgression. | |
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