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Classica # 130 (03/2011)
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Harmonia Mundi
HMU807550

La pochette du disque donne le ton : inscrite en grosses lettres avant le nom du compositeur choisi pour son premier disque chez Harmonia Mundi, la soprano britannique Elizabeth Watts nous propose un récital monographique dans un répertoire des plus exigeants: les cantates de Bach. Tout est mis en oeuvre pour valoriser une voix, si elle manque de puissance, n’est heureusement pas exempte d’atouts Mais l’accompagnement orchestral a beaucoup à dire et on déplore son retrait constant (sans doute intensifié par la prise de son) qu’accuse une direction particulièrement atone : révélatrices à cet égard, la sonorité compacte entretenue tout au long de l’aria « Ich wtinschte mir den Tod » et l’apparition peu perceptible du choral glissé uni-sono aux cordes dans « Letzte Stunde, brich herein ».

La chanteuse donne aussi l’impression d’être sur la réserve dans les deux premières arias dépareillées du début, peut-être une volonté d’exprimer le doute qui envahit l’âme pécheresse (BWV57). La voix prend véritablement son envol sur la durée des deux cantates jouées dans leur intégralité, comme si elle souhaitait accentuer le par cours psychologique induit par le texte: « Mein Herze schwimmt im Blut » nous vaut un récita tif très expressif et une aria (« Stumme Seufzer ») où son beau registre haut-médium trouve à s’épanouir, enlacé par les volutes du hautbois. C’est cependant dans l’une des oeuvres les plus virtuoses du cantor (BWV5J) que la soprano brille pleinement par sa musicalité et son total engagement. La jeune Elizabeth Watts porte en elle « la chance d’un fruit mûr»; en vainquant sa timidité et en s’entourant d’un chef plus charismatique, elle pourrait sans aucun doute nous offrir une prestation à la hauteur de son talent. Celle-ci nous laisse un sentiment d’inabouti. 

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