Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe Venturini Moins célèbre que son contemporain Tallis, Sheppard connut pourtant la même vie de gentil homme de la Chapelle royale. Son oeuvre réunit des pages en latin et en anglais que l’ensemble Stile Antico se propose de faire entendre dans un louable souci de contraste. Comme à l’accoutumée, ce jeune groupe britannique … se distingue par un sens aigu de l’organisation du programme qui relève autant de la dramaturgie (opposition entre pièces contemplatives et laudatives) que de la pédagogie. L’immense antienne pour le carême « Media vita » (vingt-cinq minutes) se loge ainsi au centre d’un édifice ouvert et fermé par une composition latine où le plain-chant alterne avec la polyphonie. La polyphonie, Sheppard la veut grandiose, riche d’ornements et longue de souffle. En revanche, ses anthems anglais « reflètent le souhait de clarté textuelle des protestants » comme l’écrit fort justement Matthew O’Donovan, par ailleurs membre du choeur. De la lecture du texte de présentation à l’écoute de ce disque, il n’y a qu’un pas que Stile Antico invite à faire avec une rare aisance. L’ensemble distingue naturellement le foisonnement décoratif des prières latines de la netteté vigoureuse des anthems : d’un côté la couleur, de l’autre le trait. Mais Stile Antico, avec ses qualités d’homogénéité, de justesse d’intonation et de précision qui ont fait sa valeur, sait également graduer l’expression selon le texte, de la dévotion mariale à la grave méditation sur la finalité de l’existence (« Media vita »), de l’assurance puisée dans la résurrection (« Christ rising again ») à l’appel inquiet (« Haste thee, O God »). | |
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |