Texte paru dans: / Appeared in:
Harmonia Mundi |
|
Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe Venturini Puisque les trois seuls concertos clairement destinés au(x) violon(s) ne peuvent suffire à emplir un CD, les Freiburger ont décidé de leur ajouter une version qui pourrait être originale, pour trois archets, du Concerto BWV 1064 aujourd’hui connu pour trois clavecins. À la différence de nombreux enregistrements actuels réduisant l’orchestre à un instrument par pupitre, l’ensemble allemand adopte un effectif de chambre diminuant progressivement chaque groupe d’une unité, passant ainsi de cinq premiers violons à une contrebasse. Petra Müllejans et Gottfried von der Goltz mènent alternativement du violon leurs collègues, se réunissent autour du BWV 1043 et se partagent la partie soliste de chacun des deux concertos : BWV 1041 pour la première (archet souple, geste délié), BWV 1042 pour le second (attaque franche, phrasé cursif). Anna Katharina Schreiber les rejoint dans le BWV 1064R. Comme à l’accoutumée, le propos est affirmé, le geste sûr et la mise en place impeccable. Gottfried von der Goltz se glisse dans les tuttis dont il prolonge les cellules thématiques d’une même voix et triomphe des bariolages des mouvements extrêmes tout en jouant habilement sur les nuances (les répétitions du Finale). Le mouvement lent du Concerto pour deux violons fait entendre un dialogue intime pudiquement rehaussé de quelques ornements. Les levées des deux mouvements vifs du BWV 1041 réussissent à donner un élan communicatif sans jamais devoir forcer le trait. En revanche, le Finale du BWV 1043 manque un peu de panache et l’Andante du BWV 1041 surprend par son allure militaire. Les croches dressent leur hampe comme des baïonnettes et les quatre temps semblent battre une marche. Cette version nous semble en deçà des réussites de Café Zimmermann (Alpha) et Monica Huggett (Erato), vainqueur de notre écoute en aveugle (cf. p. 78)(Classica # 141 – 04/2013).
| |
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |