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Glossa |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Roger Tellart Organiste à la Oude Kerke, Jan Pieterszoon Sweelinck resta toute sa vie fidèle à Amsterdam, attirant à lui une foule d’élèves, parmi lesquels Samuel Scheidt, Jacob Praetorius et Heinrich Scheidemann qui compteront parmi les figures marquantes de la riche école nord-allemande. En dehors de ce rôle de chef d’atelier, son oeuvre pour clavier circula largement en manuscrits, mais ne fut jamais éditée, ce qui n’a pas aidé à sa bonne conservation. Sa musique vocale, en revanche, connut un sort meilleur, faisant l’objet de plusieurs publications dont le cycle polyphonique sur le Psautier de Genève, publié à partir de 1597 et le recueil des Cantiones sacrae à 5 voix (1619). Précisément, c’est aux Cantiones sacrae que puise l’essentiel du double album du Gesualdo Consort d’Amsterdam, dirigé par la basse charismatique de HarryVan der Kamp : un concert rare où l’on retrouve, entre autres, les voix de la soprano Dorothee Mields et du ténor Nico Van der Meel, talents reconnus du chant néerlandais. À cet égard, on sait que les calvinistes n’autorisaient pas la polyphonie au culte. En revanche, les Cantiones sacrae, destinées à la liturgie catholique, ne se privent pas des ressources d’une expressivité virtuose ; une « vitrine », en quelque sorte, du chant choral et des procédés d’écriture du temps : madrigalismes du contrepoint, syntaxe de la chanson française, effets dynamiques de la manière vénitienne (le motet liminaire Diligam te à 8 voix), etc. De cette diversité, le Gesualdo Consort rend très heureusement compte, servi par un style sans faille et une musicalité d’ensemble où se reconnaît le perfectionnisme de Harry Van der Kamp, qui signe avec cette réalisation 1’une des références majeures de la discographie consacrée au maître de tribune amstellodamien. | |
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