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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe Venturini Comme le remarque fort judicieusement Stefano Russomanno dans son texte de présentation, Le Retour d’Ulysse doit se satisfaire d’une troisième place, derrière L’Orfeo et Le Couronnement de Poppée. Son identité vénitienne le prive en effet de la luxuriance du premier et réduit l’orchestre à un quintette d’archets soutenus par la basse continue. Le livret, alignant pourtant une vingtaine de personnages distribués sur différents niveaux (les dieux et les hommes, les nobles et les domestiques) et impliqués dans des intrigues politico-sentimentales, ne parvient pas au machiavélisme vénéneux du second. Il faut alors un chef susceptible de creuser le relief dramatique et d’animer le théâtre de la musique. Claudio Cavina n’y parvient malheureusement qu’à moitié. Sa version (il rajoute quelques passages instrumentaux) est pourtant servie par un ensemble instrumental parfait, justement coloré malgré son effectif restreint et toujours à l’écoute des chanteurs. Mais le chef ne donne pas aux scènes d’action telles l’apparition de Neptune ou le complot des prétendants la vitalité nécessaire pour captiver, au disque, l’attention de l’auditeur. On le regrette d’au tant plus que la distribution se montre d’un bon niveau, menée par la Pénélope obstinée et noble de Josè Maria Lo Monaco, le vaillant Ulysse de Anicio Zorzi Giustiniani ou le fougueux Télémaque de Makoto Sakurada. Pour accueillir ce Retour d’Ulysse, mieux vaut se fier à René Jacobs (HM), Gabriel Garrido (K617) ou William Christie (DVD Virgin). | |
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