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Classica # 147
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EMI
4403292
5099944032920 (ID267)
On aurait tort de voir dans l’album d’Alison Balsom — qui n’en est pourtant pas à son coup d’essai — un disque « carte de visite » de plus, où le joli minois de la trompettiste servirait à masquer la vacuité d’un programme centré sur des arrangements. Cette artiste s’est déjà distinguée avec un « Choc » dans notre n° 115, et **** dans le n° 140. On se surprend dans le présent CD à repasser plusieurs fois la plage 4, la symphonie extraite de l’acte V de King Arthur, dans laquelle la trompette dialogue avec le violon solo dans un moment d’une grâce absolue qui vous va droit au coeur. Certes, il s’agit là aussi d’un arrangement que l’on doit à l’artiste elle-même ; force est de constater qu’ils sont tous d’excellente facture, l’ami Pinnock mettant également la main à la pâte pour une partie d’entre eux. Balsom excelle dans tous les registres de la trompette baroque, qu’elle soit pur apparat (l’ouverture d’Atalanta), ou chant poignant qui épouse les inflexions d’une voix (trilles belcantistes dans « Sento la gioia» d’Amadigi di Gaula). On fait plus difficilement l’économie du texte dans « Come if you dare », mais lestyn Davies prête sa ligne souple et suave à « Eternal source of light divine » extrait de l’Ode for the Birthday of Queen Anne. La plainte de The Fairy Queen est chantée divinement par Lucy Crowe qui en accentue le dolorisme, en duo avec la trompette hors du temps de Balsom substituée au hautbois de la version originale. On n’échappera pas à la Suite Water Piece qui reprend certains passages de la (trop) célèbre Water Music. Là aussi, le talent de l’artiste impressionne en maintenant une colonne d’air d’une grande ductilité malgré la technique éprouvante que requiert la trompette naturelle. Un très beau récital.
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