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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Fabienne Bouvet Recyclage musical ON NE PRÉSENTE PLUS LE LUTHISTE HOPKINSON SMITH, QUI INTERPRÈTE LES TROIS PREMIÈRES « SUITES POUR VIOLONCELLE » DE BACH AU THÉORBE. Suites pour violoncelle de Bach au théorbe. Son travail, dont les tenants et aboutissants ont été finement articulés, est à la fois intime et rigoureux. Dès les premières notes, on est saisi par la complétude de la prestation, basée sur des arguments musicologiques, organologiques et interprétatifs. Son intention est de s’approcher « de ce que Bach lui-même aurait pu faire en adaptant une pièce d’un moyen d’expression à un autre ». Le choix des tonalités, de l’ornementation, l’ajout des voix basses, la souplesse du rythme, l’adaptation des tempos à la résonance de l’instrument : tout est pensé pour toucher au coeur la musique de Bach par le biais des potentialités du théorbe allemand. Tandis que les enregistrements du même compositeur par Nigel North (Linn Records) ou Paul O’Dette (HM USA) vont au-devant de l’auditeur, le jeu de Hopkinson Smith reste secret. Ce caractère introspectif, quasi contemplatif, demande une grande qualité d’écoute pour ne pas rester à distance. Cependant, dans sa retenue, l’interprète dit l’indicible, et l’on oublie vite le côté intellectuel de la démarche pour entrer dans ce que l’on ressent comme une confidence sincère. Cette relecture personnelle dépasse de loin le cadre de l’instrument. Elle trouvera sa place dans la discographie des passionnés de répertoire instrumental soliste baroque, qu’ils soient amateurs de luth ou non. Un album à écouter, sans oublier de lire le livret afin d’en comprendre pleinement le propos. | |
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