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Classica # 145 (09/2012)
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0028947835066 (ID235)
La mode des reconstitutions vespérales perdure au fil des ans avec des fortunes diverses. Dans ce registre, l’ensemble des très actifs Fagiolini, conduits par un Robert Hollingworth au mieux de ses intuitions expressives, proposent aujourd’hui des Vêpres italiennes de 1612 qui célèbrent à la fois le 400’ anniversaire de la mort de Giovanni Gabrieli, maître de la polychoralité à Saint-Marc, et l’édition à Venise, voici également quatre siècles, d’un recueil de psaumes pour les Vêpres à quatre choeurs dû à Lodovico Grossi da Viadana, moine à Crémone et auteur d’avant-garde aux évidentes affinités monteverdiennes (ses concerti ecclesiastici furent très remarqués à leur publication en 1602) ; s’agissant, en termes de liturgie, de secondes Vêpres pour la fête de Notre-Dame du Rosaire commémorant, le 7 octobre de chaque année, l’intercession de la Vierge dans la victoire sur les Turcs à Lépante (1571). Une fois encore, l’auditeur y goûte le savoir-faire vocal et instrumental des musiciens insulaires au fil d’une opulente célébration pluraliste qui a ses sources chez Giovanni Pierluigi da Palestrina et où l’on retrouve, aux côtés des Fagiolini, l’English Cornett and Sackbut Ensemble et le De Profundis Choir de Cambridge (pour le plain-chant), pareillement familiers du concert d’époque.
Sans doute, les ambitieuses reconstructions imaginées par Hugh Keyte d’après des originaux gabriéliens (Magnificat à 20 et à 28 et motet In ecclesiis) ne tiennent-elles pas toujours ce qu’elles promettaient, faute de vibrante italianità. Mais la magie de l’Ave, Maris Stella (plage 12), emprunté au Vespro monteverdien de 1610, fait oublier ces quelques réserves et nous pousse à recommander l’achat de cet album certes atypique et perfectible, mais vibrant souvent d’un zèle baroque inattaquable et d’un bonheur acoustique qui ne l’est pas moins.
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