Analyste: Pascal Gresset
Le Concerto de Vivaldi pour flûte en fa majeur op.
10 n° 1, « La Tempesta di Mare », compte parmi les plus
enregistrés à la flûte traversière et de nombreuses versions existent à la
flûte à bec. Classica avait d’ailleurs consacré à l’intégralité de l’opus 10
une écoute comparée en décembre 2008. Graver de nouveau le n°1 exigeait une
grande prudence. Le résultat n’est, hé
las, pas à la hauteur. La version, maniérée et agressive, atteint même des
vitesses inégalées dont la raison nous reste obscure, comme parfois le
style. Les versions du Concerto pour petite flûte en mi mineur RV
445 et des sonates des frères Marcello sont plus convaincantes, mais ne
s’imposent pas. Il est dommage que l’enregistrement, même si Vivaldi
représente l’aboutissement du mouvement musical vénitien antérieur, ne se
soit pas limité aux pièces des XVIe et XVIIe siècles, qui attisent notre
curiosité en témoignant autant de formes et de styles inventifs servis par
des timbres délicats que de toute la richesse d’alors du répertoire de la
flûte à bec. L’instrumentation retenue pour le surprenant Livre de bals
de Giorgio Mainerio est pertinente, la fantaisie y est bien présente, comme
dans la Gavotte d’Antonio Caldara, la Sonate de Dario Castello
ou dans les Ricercate de Giovanni Bassano, tandis que l’on découvre
en Giovanni Spadi et Massimiliano Neri un haut degré de maîtrise de
l’écriture. Philippe Verdelot (environ 1480-1562) n’est pas en reste avec
son Madrigal, dans les parties libres duquel Dorothee Oberlinger
s’inspire de Sylvestro Ganassi qui écrivit le premier traité de flûte à bec
de l’histoire.
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