Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie Fort de l’expérience du concert, cet enregistrement de Saül met une fois de plus à l’honneur les qualités du choeur The Sixteen dont sont issus Christopher Purves et Sarah Connolly. Un choeur qui, à l’image de l’orchestre, offre une grande transparence de texture, mais la direction sans rythme de Harry Christophers s’avère une grosse déception. On ne comprend pas cette respiration segmentée aux dépens du déploiement de la ligne, cette battue verticale et grandiloquente des grands en sembles (final de l’acte 1) comme s’il avait à sa disposition l’effectif d’Adrian Boult, et cette propension à s’attarder sur les détails — au demeurant jolis — au détriment du souffle épique. Heureusement la justesse demeure irréprochable et le plateau vocal s’impose par sa grande homogénéité (mention spéciale au Michal émouvant de Joélle Harvey). L’intérêt principal de cette nouvelle parution réside dans l’attribution du rôle de David à un mezzo-soprano — conformément à l’édition critique établie par feu Anthony Hick - bien que la création fût vraisemblablement assurée par un contre-ténor. Charme, voix de velours impeccablement posée, Sarah Connolly est à la hauteur des attentes ; mais elle donne l’impression d’arriver en guest star et semble en définitive plus soucieuse de réaliser un air d’anthologie à chacune de ses interventions que d’intégrer sa partie à l’ensemble. Sa présence suffit cependant à faire de cette nouveauté une alternative inédite face aux emportements dramatiques de Jacobs (Harmonia Mundi), lequel fait de Saül « un opéra en habits ecclésiastiques », et à la grande fresque biblique brossée par Gardiner (Philips). | |
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |