Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jérémie Bigorie Vous avez dit Alceste? Le mélomane songe à Gluck, à Lully, mais la musique de scène écrite par Haendel en 1750 ne lui viendra pas à l’esprit ; pour des raisons encore obscures, l’oeuvre ne fut jamais montée du vivant du compositeur qui, dépité, ne tarda pas à recycler une partie du matériau musical. Le livret, de son côté, reprend directement certaines scènes de la tragédie lyrique de Quinault mise en musique par Lully. Cette version a tout pour plaire : la fraîcheur de l’ouvrage, son rythme dramatique qui ne laisse pas place à l’ennui, et la diversité des climats ont trouvé leurs avocats en une distribution d’un idiomatisme confondant. Belle densité de l’orchestre, au continuo fort discret, dont le chef tient les rênes d’une façon parfois trop lâche, notamment dans les rythmes pointés du choeur « O bless, ye pow’rs above » qui gagneraient à être plus accentués. Les parties vocales, fleuries par les vocalises, confirment la qualité des chanteurs d’outre-manche : basse méchante en diable (donc parfaite) dans l’air de Charon, Lucy Crowe chantant avec onction le coeur émotionnel de l’oeuvre « Gentle Morpheus, son of night » soutenue par un tapis de cordes divisé en quatre parties. Benjamin Hulett est l’exemple même du ténor léger, so british, et d’un chic irrésistible (« Ye swift minutes as ye fly »). Hautement recommandable et vocalement supérieur à la version de Christopher Hogwood (Oiseau-Lyre) dont le soprano maigrelet d’Emma Kirkby n’offre pas la même prestance. | |
|
|
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD |