Texte paru dans: / Appeared in:
Jean Richafort, (c.1480-c.1547), |
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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Guillaume Bunel C’est un intéressant programme que ce « Requiem pour Josquin », qui croise deux thématiques pertinentes et complémentaires celle de la déploration sur la mort de Josquin, par poètes et compositeurs, et celle de son héritage musical, de ses influences multiples sur les générations suivantes : à la fois une fin et un commencement, donc. Pour au tant, il ne s’agit ici ni d’un office de requiem, ni d’une simple suite de déplorations, ou d’oeuvres inspirées par Josquin chez ses successeurs : mais d’un programme mêlant habilement certaines des oeuvres les plus accomplies de Josquin, sur le ton de la lamentation (dont le grand Miserere à 5), à des compositions de compositeurs plus tardifs, d’esprit proche, subtilement influencées par Josquin. Figurent notamment trois magnifiques déplorations, publiées ensemble dans un recueil imprimé à Anvers, daté de 1545. Certes, plusieurs des oeuvres présentées ici ont déjà été souvent enregistrées : en particulier les deux chansons-motets de Josquin, ou les déplorations. Mais la véritable révélation de cet enregistrement se situe ailleurs : il s’agit, sans conteste, du Requiem à six voix de Jean Richafort, d’une stupéfiante beauté, qui cite explicitement un motif emprunté à Josquin, à la fin du Graduel. Mais cet hommage n’empêche pas Richafort de garder un style très personnel, osant de surprenantes dissonances, et entremêlant les canons avec une maîtrise bien digne de Josquin lui-même. L’ensemble de ces pièces forme un programme tout à fait cohérent, réalisé avec finesse et retenue par l’ensemble Cinquecento.
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