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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Philippe Venturini
Une
« Messe en si » majeure Enregistrée en public, cette Messe en si mineur est accompagnée de deux DVD. Un premier restitue le concert dans son intégralité, un second présente l’oeuvre et l’histoire de l’abbaye bénédictine de Fontfroide (Aude) où elle fut entendue. À une version exclusivement chorale ou, au contraire, réservée à des solistes, Jordi Savall a préféré une alternance, confiant par exemple le Qui tollis peccata mundi à un quatuor et l’Et Incarnatus est à un quintette de chanteurs. On peut toujours considérer avec un peu de soupçon ou de désinvolture la sacro-sainte « spontanéité du direct » et la « ferveur du concert ». Il n’empêche : cette interprétation brille d’une flamme intérieure qu’entretient un souffle infini grâce au talent et à la bonne volonté dans un projet qui grandit chacun. Sans doute la somme est-elle supérieure à l’addition des unités. Le chef guide ses musiciens avec la sage détermination de celui qui sait. Si l’allure est le plus souvent allante, le geste se garde de toute brusquerie même dans les transitions les plus spectaculaires. Les interventions solistes réservent également de pleines émotions comme le Domine Deus de Céline Scheen et Makoto Sakurada, portés par la grâce de la flûte de Marc Hantaï. Sans jamais forcer le trait ni solliciter le texte, Jordi Savall laisse cette Messe en si mineur se déployer dans l’espace de l’abbaye et l’esprit de chacun. | |
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