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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Jean‑Noël
Coucoureux
Jordi Savall
en son palais
NATIONS
DEVIENT OR. ICI SE CONJUGUENT AUTHENTICITÉ ET JOIE DE JOUER. C'est à une passionnante soirée musicale parisienne imaginaire d'un Concert Spirituel que nous convient le chef catalan et le Concert des Nations. Le programme de cette soirée a été élaboré à partir d'une minutieuse analyse des oeuvres jouées assez régulièrement lors des concerts organisés entre 1725 et 1790. Au‑delà de la singularité de cette démarche, la réussite de cet enregistrement repose avant tout sur la qualité des interprétations. En premier lieu, il y a le jeu énergique et tendu de Jordi Savall, dont la viole peut se parer de couleurs mordorées comme de traits violents et acérés. Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter les beautés sonores qui émaillent la Sarabande et la Gigue de la Suite en ré majeur de Telemann. En second lieu, il faut saluer les prouesses d'une équipe experte et unie que le même Savall anime avec une verve qui transcende la simple spiritualité des dialogues. En témoignent d'emblée les multiples climats du Concerto grosso en ré majeur op. 6 no' 4 de Corelli, de la mélancolie prégnante de l'Adagio à l’explosion d'énergie du Finale parfaitement servie par des musiciens survoltés. Il faut écouter l'euphorie rythmique qui émane des Indes Galantes de Rameau et singulièrement dans l'Orage et plus encore dans les Tambourins I et Il, invitations irrésistibles à la danse.
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