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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation : | |
Analyste: Guillaume Bunel De son vivant déjà, mais également après sa mort, Ockeghem fut reconnu comme un chanteur et un compositeur de tout premier ordre, modèle de perfection pour ses contemporains, figure paternelle pour les générations suivantes. À travers cet enregistrement, l’ensemble Diabolus in musica explore la diversité des hommages rendus au maître, alternant les hommages contemporains et postumes. Ces hommages revêtent des formes toujours plus audacieuses : ainsi, la Missa sicut rosa spinam de Jacob Obrecht, probablement composée du vivant d’Ockeghem, incorpore de longues citations tirées d’oeuvres de celui-ci, les superposant au cantus firmus grégorien dans un esprit de jeu intellectuel, suscitant des symboliques complexes typiques du Moyen-Âge tardif. De la même manière, Josquin et Pierre de la Rue super posent, dans leurs impressionnants motets-chansons, une déploration polyphonique sur la mort d’Ockeghem, chantée en français, à la mélodie grégorienne hautement évocatrice de l’introit « Requiem eternam », en un jeu de renforcement mutuel des significations. Le choix des techniques, des formes musicales et des textes chantés participe de l’hommage rendu à Ockeghem, s’inspirant des techniques pratiquées par celui-ci pour relier la structure musicale aux significations du (ou des) textes. Comme à l’habitude, l’ensemble Diabolus in musica est remarquable par sa clarté, et sa justesse expressive. Cependant, on peut regretter le manque de souplesse de certains phrasés, parfois sacrifiés aux difficultés rythmiques, souvent diaboliques il est vrai, notamment dans l’impressionnant In Hydraulis de Busnois. | |
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