Texte paru dans: / Appeared in:
Diapason # 744 (05/2025)

Pour s'abonner / Subscription information

 



Mirare  MIR744

Code barres / Barcode : 3760127227458

Analyste: Jean-Christophe Pucek

Saluée par un Diapason Découverte lorsque parut son premier album ( cf. no 721 ) puis distinguée aux Victoires de la musique 2024 comme « révélation » dans la catégorie « soliste instrumental », Salomé Gasselin nous revient avec un bouquet de transcriptions d'après Bach, Biber et des anonymes, ces dernières piochées dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale.

Ainsi jouée en consort avec orgue, la Fantaisie en sol majeur BWV 572 signe d'entrée une belle réussite, portée tout du long par la qualité du continuo. L'exaltation du Très vitement, la profondeur du Gravement rendent justice à l'invention du Cantor. Le Prélude de la Suite BWV 997, à deux violes, se trouble d'une nostalgie incertaine, tandis que l'Andante de la Sonate en trio BWV 528 chemine entre espérance et mélancolie - c'est superbe. La Suite BWV 1008 fait chanter les couleurs de la viole (le souffle du Prélude nous emporte) même si audace ( Sarabande ) et rebond ( Menuets ) restent un cran au-dessous de Paolo Pandolfo (Glossa, 2001).

D'une sonate « pour viole de gambe ou violon » attribuée à Biber et conservée aux archives de Kromeriz, Gasselin ne retient que la Sonatina initiale en forme de toccata. Le choix d'un continuo à l'orgue lui confère une solennité qui en lisse quelque peu les bizarreries propres au stylus phantasticus - on les trouvera sous l'archet de Teodoro Baù (Arcana, 2019). Grâce à une respiration idoine, Gasselin souligne ensuite le caractère hypnotique de la Passacaille « L'Ange gardien » qui clôt les Sonates du Rosaire, même si certaines acrobaties d'écriture titillent les limites de la viole. Rien de tel dans le bref Herr Christ, der ein'ge Gottes Sohn BWV 601 de Bach, irrésistible de ferveur joyeuse, sur lequel l'artiste prend.

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews