Texte paru dans: / Appeared in:
Diapason # 743 (04/2025)

Pour s'abonner / Subscription information

 



Mirare MIR648

Code barres / Barcode :3760127226499

Analyste: Jean-Christophe Pucek

Quinze jours après la décapitation du roi Charles Ier, Thomas Tomkins, composait pour le clavier A Sad Paven for these Distracted Tymes. Transcrite pour consort de violes, option qui souligne encore son caractère désolé, elle ouvre l'anthologie que consacre le Ricercar Consort à la pratique de ce répertoire sous le règne des Stuart (1603-1649). Outre Tomkins, on y croise William Lawes et John Bull - ce dernier pour deux pièces d'orgue interprétées avec sérieux et fantaisie par Maude Gratton - mais aussi John Ward, Charles Coleman et Thomas Brewer. Philippe Pierlot a distribué ses instruments en s'appuyant sur les préceptes du Musick's Monument (1676) de Thomas Mace : six violes, parmi lesquelles la lyraviol (une petite basse) et un orgue à tuyaux de bois (pour soutenir l'harmonie). La Fantaisie de Brewer et ses nombreux contrastes gagnent ainsi une plénitude saisissante.

La polyphonie est conduite de main de maître, avec un souci permanent de souplesse et de lisibilité, y compris dans les entrelacs de la Fantaisie Vd GS no 1 de Coleman. Les accents dansants de la Fantaisie « La Rondinella » de Ward sont flattés par un jeu très fin sur les dynamiques, tout comme le caractère mouvant de la Pavane dans le Consort Set no 6 de Lawes. En matière de continuité du flux mélodique, les nouveaux venus l'emportent sur Fretwork (Virgin, 1995). Dans le Consort Set no 10, la générosité des deux Fantaisies , la variété dont se pare l'In Nominy, le lyrisme insufflé à l' Aire font aussi préférer le Ricercar Consort à Savall, plus apprêté (Alia Vox, 2002), et Phantasm, trop cursif (Channel, 2002).

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews