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Diapason # 743 (04/2025)

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Son an Ero ER019

Code barres / Barcode : 0606707324793

Analyste: Jean-Christophe Pucek

Formé au Japon auprès de Masaaki Suzuki puis, en France, de Blandine Rannou, Noëlle Spieth et Olivier Baumont, Taka-hisa Aïda dédie son premier disque à la musique française. Sur une superbe copie du Tibaut de Tolose (1691) conservé au Musée de la musique réalisée par Emile Jobin en 2005 pour Blandine Verlet, le jeune claveciniste déploie un toucher à la fois précis et généreux.

Jusque dans les pièces les plus connues du programme, il sait nous captiver. Pressant légèrement le pas, avivant les chromatismes avec une maîtrise parfaite, Aïda fait primer la tension dramatique sur la dimension réflexive dans la Pavane en fa dièse mineur attribuée à Louis Couperin, en un discours plus direct que celui de Skip Sempé (Alpha, 2004, Diapason d'or ) sans lui céder en raffinement. Ce geste volontaire est tout aussi marquant chez Froberger : sa Méditation faite sur ma mort future , sans renoncer à son allure quasi improvisée, regarde ici moins vers l'au-delà que chez Andreas Staier (Alpha, 2024), plus fantomatique. Et son Tombeau de M. de Blancheroche offre, chute finale comprise, une trame un rien plus serrée que chez Pierre Gallon (L'Encelade, 2020, Diapa son d'or). On aime, chez Jacquet de La Guerre, un dessin chorégraphique non sans autorité parfois (Courante de la Suite en sol mineur) mais toujours souple. Certaines pièces, puisées chez d'Anglebert où son art subtil de l'ornementation fait mouche, convoquent l'art des luthistes. Dans les Idées heureuses de François Couperin, Aïda n'atteint certes pas la noblesse de Carole Cerasi (Metronome, 2018, Diapason d'or ), mais son propos est autre : il privilégie la spontanéité, l'immédiateté de l'écriture, et la façon dont il suspend la dernière note nous laisse espérer qu'il en fera encore s'épanouir bien d'autres.

UVM DISTRIBUTION  

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