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Texte paru dans: / Appeared in:
Diapason # 744 (05/2025)

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Versailles Spectacle CVS149

Code barres / Barcode : 3760385430492


 

Analyste: Jean-Philippe Grosperrin

Alceste , ou le faste. Sept ans après la version au cordeau, très Grand siècle, de Christophe Rousset 665 ), Stéphane Fuget suit en trois heures les voies de la profusion. Au lieu du trait saillant de l'estampe, le foisonnement de la fresque. Tandis qu'un continuo expansif, riche en basses d'archet, favorise les frottements harmoniques, le chatoiement orchestral s'augmente d'un usage massif des ornements, essayé par le chef pour les motets de Lully (même éditeur) : tremblements, appoggiatures, retards, diminutions, aigus extrapolés, notes battues dans l'ancienne manière italienne.

 

« Alceste est morte » : jamais vous ne l'aurez entendu ainsi par la voix d'Admète, variée à l'envi, comme les « Hélas » choraux. La litote cède à l'amplification - quitte à étirer à l'extrême le tempo ou la nuance (adieux du II). Cette quête expressive, accentuant le pathos de la tragédie, double le culte des couleurs instrumentales. Non sans excès : les sujets de Pluton juxtaposent outrance spectrale et exubérance percussive, quand Charon perd de son acuité rythmique.

 

Mais quels tableaux ! Le prologue impressionne, avec des nymphes individuelles, la guerre enchante, et la pompe funèbre (intégrale ici) atteint un déploiement monumental inouï, forte d'un tambour voilé de crêpe et du mystère dispensé par Claire Lefilliâtre. Avec plus de feu parfois que de netteté, le Chœur de l'Opéra Royal donne vie et chair à ces séquences.

 

Côté solistes, voici un Alcide charbonneux, un Charon décevant, moins pourtant que l'interprète de Straton (soutien aléatoire, grave défaillant). Léo Vermot-Desroches différencie ses quatre rôles avec un brillant, une justesse (Phérès !) jouissifs. Les comparses féminines sont toutes à honorer, mais Juliette Mey est carrément exceptionnelle : beauté, dignité, éloquence ! Le couple royal, lui, ne paraît pas toujours assorti, entre un Admète chantourné, au timbre un peu pâli, et une soprano (Alceste idéale en 2006 pour Jean-Claude Malgoire), dont la noblesse a mûri sans la même précision du dessin.

 

Mais plus que tel élément discutable, on retiendra des choix esthétiques qui font entendre Alceste dans une parure et un théâtre nouveaux. Un apport majeur à la discographie.

 

 


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