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Diapason # 743 (04/2025)

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Code barres / Barcode : 3760385430522

Analyste: Lara Othman

 

Précédant de quatre décennies l'Athalia de Handel, l'Atalia de Gasparini est en 1692 la première tentative de transformer une tragédie française en oratorio italien. Le livret (anonyme) est tiré de l' Athalie de Racine, créée un an auparavant. Des douze personnages de la pièce, il n'en garde que quatre et réduit l'intrigue à sa forme la plus épurée.

À Rome, Gasparini fut probablement l'élève de Corelli, d'où le recours à son Concerto grosso op. 6 no 5 pour tenir lieu d'Ouverture. « Véritable opéra en miniature, Ata-lia constitue une synthèse entre le style romain post-Stradella et le style vénitien tardif », commente la notice. Les musiciens de l'Ensemble Hemiolia y déploient des couleurs vives. Dirigés du violon par Emmanuel Resche-Caserta, ils passent avec fluidité des récitatifs aux arias, mais un surcroît de dynamisme et de tensions aurait davantage mis en valeur l'expressivité de cette partition ici enregistrée pour la première fois.

Camille Poul campe une superbe Atalia, aussi bien souveraine sanguinaire de Jérusalem rongée par la haine que reine meurtrie. Le personnage tragique est dessiné avec une émotion telle qu'il suscite presque la compassion. La ligne est pleine et souple, portée par un soprano moelleux qui peut se faire plus âpre quand le discours le commande. Ces qualités se cristallisent dans le monologue central « Ombre cure sos-petti », où la souveraine se sait déjà condamnée.

Bastien Rimondi se révèle lui aussi touchant, Ormano empreint de douceur et dont séduit la finesse. Si Furio Zanasi, peu investi, prête des contours bien vagues au Grand Prêtre (son « Donna rea » exigerait beaucoup plus d'autorité), Mélodie Ruvio convainc en nourrice par la chaleur d'un timbre au médium épais et rond.

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