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Diapason # 743 (04/2025)

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Château de Versailles CVS144

Code barres / Barcode :3760385430485

Analyste: Lara Othman

Pour son premier enregistrement, Chloé de Guillebon choisit un cycle de cantates dans lesquelles se sont jadis illustrés Gérard Souzay (L'Automne seulement, Erato) ou Isabelle Desrochers et Max Van Egmond (avec l'ensemble Arion, MVCD). La direction de la nouvelle charme par sa délicate élégance comme par sa sensibilité aux styles variés de Boismortier, propres à chacune des saisons. Mais elle rappelle également que l'équilibre entre l'accompagnement et le texte n'a rien d'évident. Ici, les parties instrumentales passent au second plan, quitte à perdre en partie les couleurs châtoyantes de l'Orchestre de l'Opéra Royal et à cantoner un clavecin pourtant plein de promesses à une distance prudente.

On apprécie, chez les différents solistes, une diction claire mettant en relief la poésie du texte. Dans Le Printemps, le soprano lumineux de Sarah Charles participe à l'éveil de la nature (« Venez sous ces feuillages ») même si le chant pourrait avoir plus de souplesse. Malgré une projection trop nasale, Enguerrand de Hys ne manque pas d'aplomb dans L'Eté. L'équilibre est meilleur dans les deux autres cantates. Le baryton fluide et bien dessiné de Marc Mauillon est plein d'allant dans L'Automne, moins stable dans les graves et avec une tendance à la nasalisation. Son goût du texte donne corps à ce « jus délicieux », le vin dont il fait l'éloge (« Coule dans nos veines »). Enfin, Lily Aymonino fait sentir la tragédie de L'Hiver à travers un chant généreux, agile, un timbre dont on aime la rondeur quand il incarne les mots (« En vain Borée »). Ce nouvel enregistrement, de très bonne tenue, surclasse celui de l'ensemble Les Festes Vénitiennes et assure la continuité de la vision aussi sensible de l'Ensemble Arion.

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