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Diapason # 739 (12/2024)

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Ricercar DHM
RIC467  DHM G0100052147055 
Code barres / Barcode : 5400439004672 Code barres / Barcode: G010005214705S


 

 

Analyste: Jean-Christophe Pucek

 

Treize ans après des Musikalische Exequien marquantes (Ricercar, Diapason d'or ), Vox Luminis revient à Schütz, cette fois pour célébrer la joie de la Nativité. La Weihnachts-historie (1664) doit en partie son attrait à l'usage que Schütz fait de la couleur des instruments, seuls ou en combinaison - flûtes et basson pour les bergers, trombones pour les grands prêtres, etc. Lionel Meunier et ses troupes plongent avec bonheur dans cet univers chamarré.

 

La narration est conduite avec souplesse par le sobre Evangéliste de Florian Sievers. Ce dernier est soutenu par un continuo actif auquel le grand orgue apporte une véritable assise. L'Ange d'Erika Tandiano nous saisit par son humanité plus incarnée qu'éthérée et le Chœur des anges revêt les chatoiements d'un vitrail. A la rusticité des bergers répond la solennité des grands prêtres, la duplicité d'Hérode. Tout est mûrement pesé dans cette lecture qui joue la carte d'un théâtre sacré fervent.

 

Par sa gestion impeccable des contrastes dynamiques et des masses vocales, le Magnificat SWV 468, avance avec une unité remarquable, sans hiératisme ni mollesse. Le programme est introduit par des pièces vocales, la plupart d'Andreas Hammerschmidt, contemporain du Sagittarius auquel Vox Luminis a déjà consacré une monographie (Ricercar, cf. no 695 ). Délaissant une veine parfois trop uniment contemplative, les musiciens installent Machet die Tore weit en majesté, soulignent l'italianité de Ehre sei Gott, portent Freude, Freude, grosse Freude avec élan.

 

C'est un programme tout Schütz que propose Roland Wilson. Pour la Weihnachtshistorie, il s'appuie sur un manuscrit provenant de la Nikolaikirche de Berlin et renfermant les versions définitives des récitatifs ainsi que des modifications quelquefois substantielles dans les intermèdes, surtout les trois derniers, rendus plus exigeants pour les chanteurs. Les parties instrumentales, perdues, ont été reconstituées par le chef.

 

Si l'Evangéliste de Tobias Hunger est très investi, l'Ange de Maria Luise Werneburg manque de rayonnement. L'ensemble instrumental restitue, malgré quelques imprécisions ponctuelles (épisode des grands prêtres), les couleurs voulues par Schütz (bel épisode des bergers). Un peu plus d'éclat aurait été bienvenu, du chœur aussi.

 

Cette relative neutralité se confirme dans les autres pièces. Le Magnificat SWV 468 apparaît moins riche en contrastes que celui de Vox Luminis avec, çà et là, des fragilités côté voix - contre-ténor pincé, basse pâteuse. Le chant tendu des deux altos masculins ternit la magie de Auf dem Gebirge hat man ein Geschrei SWV 396, quand ceux d'Akadêmia (Pierre Vérany, 2000) ouvraient un espace à la fois ample et intimiste. Avantage à Vox Luminis, donc.

 

RÉFÉRENCES pour l' Histoire de la Nativité : Jacobs (HM), Bernius (Sony).

 


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