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Analyste: Lambert Colson consacre un disque entier au cornet muet en réunissant des œuvres des XVIe et XVIIe siècles qui le requièrent explicitement. L'embouchure de ce cousin du cornet à bouquin a la particularité d'être taillée dans le corps même de l'instrument. Il en résulte un son doux et tendre, « still und lieblich » écrit Praetorius, que Colson restitue à merveille.
Dans les deux airs de Thomas Selle, « O, Ung lü k » et « O liebes Hertze », le cornettiste semble ainsi réconforter le soprano d'Alice Foccroulle, chantant les blessures de l'amour. On aime particulièrement le Dialogus inter Mariam et peccatorem d'Augustinus Kertzinger : deux cornets guident un pauvre pécheur qui se repent auprès de Marie, elle-même entourée de deux violons. Une splendide viole concertante accompagne la scène jusqu'à l'apothéose finale, lorsque la Vierge accorde son pardon. La canzonetta Nel regno d'amore de Giovanni Felice Sances séduit par sa langueur amoureuse. Les trois chanteurs y alternent des couplets, riches en effets de nuances expressifs, entrecoupés par une ritournelle instrumentale de plus en plus ornementée à chaque reprise.
Dans le motet Siehe wie fein que Schütz a écrit pour le mariage de son frère, la polyphonie se trouve brouillée par des parties aiguës proéminentes - la gravure de Hans-Christoph Rademann avec le Dresdner Kammerchor (Carus, 2018) offre une prise de son plus équilibrée. Ce défaut technique ressurgit quand l'effectif devient plus important, au point de rendre çà et là les voix inintelligibles derrière le cornet (Udite chiari e generosi figli de Giovanni Gabrieli, In convertendo de Lassus).
Adrien Cauchie |
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