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Diapason # 739 (12/2024)

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Naïve  OP8564 

Code barres / Barcode :
3700187685645


 

Analyste: Roger-Claude Travers

Difficile de trouver une cohérence dans ce premier volume dédié à la musique sacrée avec chœurs quand trois œuvres sur cinq n'en comportent pas ! Hormis le motet Vos invito, barbarae faces RV 811, contemporain de Juditha triumphans (1716), l'album se concentre sur les dernières années de Vivaldi. La petite hymne pour soprano Sanctorum meritis RV 620 et la version finale du Magnificat (retenue par Prandi) furent chantées à La Pietà. Les psaumes cumulant des sections périlleuses pour voix de ténor et de basse convenaient davantage aux solennités de l'église de San Lorenzo (vers 1732). Seul élément véritablement commun à toutes ces pages : l'irruption de l'opéra dans le sacré.

 

La tâche est donc rude pour Giu-lio Prandi et son plateau vocal. Si le soprano de Carlotta Colombo possède une technique solide, comment oublier, dans le Sanctorum meritis, le legato moelleux d'une Margaret Marshall chez Negri ? Comment rivaliser, dans l'« Esurientes » et le « Sicut locutus est » du Magnificat , avec les couleurs, le velouté, l'opulence de Berganza chez Muti ?

 

Dans le Confitebor, Prandi fait jeu égal avec King. Pour le Dixit, le Chœur Ghislieri, au pupitre de ténors un peu faible, n'a certes pas le phrasé ferme du Körnerscher Sing-Verein Dresden de Peter Kopp (Archiv), mais la diction est juste, le modelé des sections fuguées à la fois rigoureux et souple. Et quelle belle ligne d'orgue au continuo ! Les ténors solistes affrontent les vocalises mécaniques du « Tecum principium » et du « Dominus a dextristuis » sans sombrer. Un bon point.

 

On doit au contralto expressif de Margherita Maria Sala les moments mémorables du Dixit : un « De tor-rente » onctueux et un tendre « Scabellum ». Dans le Vos invito, barabarae faces , la comparaison avec la captivante Romina Basso accuse les limites de la nouvelle venue, notamment sa tendance à poitriner. Ses vocalises, attrapées avec précaution dans l'air initial et l'« Alleluia », déçoivent. Mais le passionné trouvera ici les RV 807, 811 et 611, absents de l'intégrale de Robert King (Hyperion) - ils lui rendront cette parution précieuse.

 

 

 



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