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Diapason # 739 (12/2024)

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Musique en Wallonie MEW2410  

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5425008324104

 


 

Analyste: Loïc Chahine

Loin des terres italiennes, le madrigal vécut aussi des heures heureuses. « Entre 1555 et 1620, plus de quatre-vingt-cinq volumes contenant des madrigaux italiens sont imprimés à Anvers », relève Frédéric Degroote, coordinateur de ce projet. C'est une partie de ce répertoire oublié - seize pièces sur les vingt et une enregistrées ici le sont pour la première fois - que fait revivre La Compagnia del Madrigale. Signées Séverin Cornet, Peter Philips, Jean de Turnhout, Jean Desquesnes et quelques autres, ces polyphonies du Nord n'ont pas grand-chose à envier à leurs modèles transalpins - écoutez le très habile O vita, vita nò de Cornelis Verdonck et ses détours savamment négociés !

 

On connaît les mérites du collectif italien, maintes fois salué dans nos colonnes. Dès Bacciami mia vita de Giovanni de Macque, qui ouvre l'album, on retrouve ce souverain équilibre entre le texte et le chant. La Compagnia del Madrigale excelle à en faire assez sans jamais en faire trop - un exemple : Non rumor di tamburi de Striggio. Ecoutez comme l'ensemble fait vivre Tempo sia hormai de Cornelis Verdonck par un expressif jeu de tensions et détentes, comme Ite, caldi sospiri de Séverin Cornet est animé par un flux et reflux que soutiennent des effets de crescendo et diminuendo très minutieusement dosés !

 

À cette science de l'architecture répond le soin du détail. Amor che vuoi ch' io facci de Peter Phi-lips affiche cent petites inflexions qui seraient impossibles à noter mais qui font vivre mots, phrases, lignes. Et cette beauté des intervalles ! Si la majorité des madrigaux est à six voix, les interprètes évitent toute monotonie : ils varient les ambiances, intercalent des pages pour d'autres effectifs (de trois à huit chanteurs) et diversifient les textures. Au dense Là ver' l'aurora (Striggio), plutôt concentré dans le grave, succède ainsi Liquide perle (Jean de Castro), plus aigu et allégé.

 

Porté par une interprétation constamment inspirée, ce qui aurait pu être un florilège de compositeurs secondaires se révèle un album de bout en bout réjouissant, se hissant parmi les plus beaux consacrés au madrigal.

 



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