Texte paru dans: / Appeared in: Pour s'abonner / Subscription information
|
|
 |
|
|
Analyste: Adrien Cauchie Bach compose son Magnificat en mi bémol majeur à Leipzig pour Noël 1723, quelques années avant de le transposer en ré majeur (variante plus fréquemment jouée). La version initiale nécessite une instrumentation légèrement différente et elle contient quatre laudes interpolées qui, en évoquant la Nativité, explicitent la destination de l'œuvre. Quand John Eliot Gardiner y privilégiait l'éclat (SDG, Diapason d'or, cf. no 663 ), Justin Doyle opte, comme Philippe Herreweghe il y a vingt ans (HM), pour une approche plus mesurée et moins exubérante. Dans l'introduction joyeuse, le chef atténue les allures de fanfare pour favoriser d'intéressants contrastes de timbres et de nuances.
Le chœur donne l'impression très réussie que les chanteurs se rassemblent et entrent progressivement en scène. Dans le « Quia respexit », on pardonne à Nuria Rial une entame quelque peu abrupte, tant est belle sa manière de lover sa voix dans les courbes dessinées par le hautbois de Xenia Löffler. Accompagné par un délicat continuo, Roderick Williams (très convaincant dans le « Quia fecit mihi magna ») rejoint la soprano pour le duo « Virga Jesse » d'une douceur qui n'a d'égal que l'angélisme des voix féminines du « Suscepit Israel ».
Première composition sacrée de Handel en langue anglaise, le Te Deum HWV 278 célèbre la Paix d'Utrecht réglant la succession au trône d'Espagne en 1713. Dans cette œuvre festive, les chants de louanges (« Day by day we magnify thee » avec timbales et trompettes) alternent avec des moments plus sombres et expressifs. Des cordes somptueuses soutiennent la prière « Vouchsafe, O Lord », exprimée avec un tourment grandissant par le duo contre-ténor - ténor, par les cinq solistes et, finalement, par un très beau chœur.A567_diapason.doc Rép: 12/2024 Diapason / 739 |
|
