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Analyste: Denis Morrier
Moine franciscain tour à tour organiste, chanteur virtuose, compositeur et enfin intendant des musiques théâtrales à la cour impériale, Cesti a partagé sa carrière entre la Sérénissime et les cours de Florence, Rome, Vienne et Innsbruck. Auteur acclamé de quinze drames lyriques (dont seuls neuf nous sont parvenus), il a également écrit maintes cantates et des duetti da camera raffinés. La Staatsbibliothek de Berlin conserve un oratorio de la Passion, resté jusqu'à ce jour inédit. Dans cette rappresentazione sacra, vaste fresque allégorique, la Nature et les quatre éléments viennent chacun témoigner de la désolation causée par la mise au tombeau du Sauveur. Cette poignante élégie abonde en pages admirables. Son style est plus proche de l'esthétique théâtrale vénitienne que des historiae sacrae contemporaines de Carissimi. Comme dans ses opéras, Cesti mêle la comédie à la tragédie : le feu (Matthias Lutze, basse agile et assurée) entonne une chaconne endiablée (« Currite lachrymae »), à laquelle succède un chœur aux dissonances bouleversantes (« Natura plorat »). Andreas Küppers a élaboré sa version pour un petit effectif (cinq instrumentistes) aux couleurs renouvelées et toujours élégantes. Cinq chanteurs se répartissent harmonieusement rôles, ensembles et chœurs : la Nature est incarnée par un contre-ténor au charme suave (Alexander Schneider), la terre par un ténor aux registres bien différenciés (Johannes Gaubitz), l'eau par le soprano souple et charnu de Joowon Chung et l'air par celui, léger, de Magdalene Harer. Une résurrection bienvenue, défendue avec conviction. |
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