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Label :Christophorus
CHR77476 |
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Analyste: Guillaume Saintagne
Aucun portrait de l'interprète, très peu d'écrits sur sa personne : on ne sait pas grand-chose sur Vittorio Chiccheri, créateur des deux plus célèbres oratorios romains de Handel (Il trionfo et La resurrezione). La qualité d'écriture de ses rôles (pas seulement chez Handel) et leur difficulté suffisent néanmoins à éveiller l'intérêt. Lui-même compositeur de quelques pièces, le chanteur se produisait surtout dans des oratorios et serenate (interdiction papale de l'opéra oblige). Il semble avoir été un ténor très en vue dans la Rome du début du XVIIIe siècle, avant même que la tessiture n'ait les faveurs qu'elle obtiendra une fois les castrats passés de mode.
Ressuscitant l'art de Ciccheri à partir des partitions écrites pour lui, Luca Cervoni manque toutefois d'ardeur pour nous convaincre de son importance : dès « All'armi » du très rare Bencini, on comprend que le respect de l'autel primera sur l'élan guerrier, faute d'armes suffisantes sans doute. L'ambitus est restreint, la projection timide. Tout aussi inédits, les extraits de Santa Genuinda de Lulier font valoir un cantabile élégant et un italien soigné, même si font défaut les contrastes appelés par le texte (« Fosca notte »). Comme si le ténor refusait de jouer. Dans les duos, ses partenaires sont hélas gagnés par la même atonie. A part quelques airs intimes joliment susurrés façon berceuse (« Caro figlio » mezza voce ; « In te solo » suspendu ; « Mio Gesù » plein de poésie), l'ensemble n'est pas assez vigoureux et ennuie assez vite. La direction d'Alessandro Quarta peine également à rendre à chaque compositeur son style propre (tout semble avoir été écrit de la même main), à cause d'un effectif insuffisant peut-être, et trop souvent réduit à un accompagnement poli. |
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