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Analyste: Paul de Louit Le rapport de Zhu Xiao-Mei à la musique de Bach est affectif et lié à son histoire personnelle, comme elle l'a dit dans de nombreux entretiens. Aussi ces Suites anglaises sont-elles moins des Suites de danses, ni même d'affects, que de paysages en forme d'états d'âme - pour parler comme Amiel. Souvent, d'ailleurs, les nuances qu'apporte la pianiste s'avèrent proches de l'édition Peters établie par Czerny, Griepenkerl et Roitzsch, comme un écho du premier romantisme.
Zhu Xiao-Mei organise chaque Suite autour de trois sommets que sont le mouvement introductif, la gigue finale (jamais virtuose) et, au milieu, la sarabande, climax émotionnel. Les allemandes sont comme des rêveries douces avec lesquelles contraste la vigueur qu'elle confère aux courantes. Gavottes et bourrées, dont les reprises sont omises, font figure d'intermezzos.
Malgré les quelques agréments joliment ajoutés et le recours au non-legato, on ne situera donc pas son interprétation dans une génération post-gouldienne qui a écouté, voire étudié Bach au clavecin et à l'orgue. Le pianiste canadien ne fait pas partie de son ascendance ; bien davantage, les grands interprètes des sonates pour violon ou pour violoncelle seuls, un Milstein ou un Rostropovich.
Vision inhabituelle, voire anachronique à l'ère des pianistes iconoclastes, égotistes ou historiquement informés ? Peut-être, mais généreuse, attachante et d'une émotion intime. |
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