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Diapason # 739 (12/2024)

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Arcana  A567

Code barres / Barcode : 3760195735671

Analyste: Adrien Cauchie

 

Alléchante sur le papier, cette Messe en si venue de Bâle ne tient pas ses promesses. Non que le savoir-faire soit absent, comme Andrea Marcon et La Cetra le démontrent dès le KyrieI, pris dans un tempo qui le préserve de l'empois. Le chœur fait bonne impression par sa cohésion, l'orchestre par sa ductilité. Ce qui chiffonne, ce sont les fragilités des solistes, que le Christe ne tarde pas à confirmer pour les deux sopranos : tessitures tendues, duretés, loin de l'aisance que l'on attendrait de chanteuses rompues à ce répertoire. Le Laudamus Te, aigrelet, contraint, ne décolle jamais. Dans le Domine Deus, les voix, ternes, peinent à s'épouser. Celle du ténor, pincée, apparaîtra plus à son avantage dans l'Et in Spiritum Sanctum. La basse affronte avec vaillance les cuivres du Quoniam à défaut de s'y imposer par son autorité. Le timbre de Carlos Mena s'est patiné, le chant a perdu en souplesse, mais l'émotion simple et fervente qu'il délivre demeure intacte ; son Qui se des empreint de tendresse, son Agnus Dei de contrition, l'équilibre qu'il apporte au duo Et in unum Dominum sont précieux.

Certains choix laissent néanmoins perplexe : l'emploi d'une paire de théorbes superflue, le tempo retenu à l'excès du Credo, la rutilance estompée du Gloria. L'énergie, la sensibilité indiscutables que dispensent les meilleurs moments de cette interprétation-Cum Sancto Spiritu explosif, Et incarnatus expressif, Crucifixus dramatique - ne peuvent rivaliser avec les références signées Frans Brüggen (Philips) ou Masaaki Suzuki (Bis)

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