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Analyste: Adrien Cauchie Faire le tour, en une heure, des musiques ayant influencé le jeune Johann Sebastian Bach oblige à des choix draconiens, mais l'absence ici de Buxtehude étonne. Ce constat posé, l'anthologie, qui entend peindre le paysage sonore dans lequel a évolué le futur maître, révèle une succession de petits trésors, très bien servis par des interprètes confirmés de ce répertoire. Chacun des membres de Voces Suaves, tous sollicités à un moment en tant que solistes, mérite des louanges. La grande valeur de ces chanteurs se mesure aussi à leur capacité à effacer les singularités de leurs voix dans les ensembles. La barre est ainsi placée très haut, notamment dans certaines œuvres enregistrées ici pour la première fois, comme Gott ist unser Zuversicht und Stärke de Johann Samuel Drese ou Wer gnädig wird beschützet de Johann Georg Ahle, avec ses deux violons concertants très éloquents.
Fürchte dich nicht de Johann Christoph Bach subjugue par le contraste entre le chœur (très incarné par les voix de l'alto, des deux ténors et de la basse) et le cantus firmus évanescent des trois sopranos.
Deux Suites pour deux violons et basse continue de Pachelbel représentent quant à elles le stylus phantasticus, caractéristique de la musique instrumentale allemande au siècle. La première, en mi mineur, rappelle avec évidence le langage de Biber. Les musiciens l'abordent avec une fausse retenue non dénuée de vivacité. Les violons s'écoutent et conversent sans jamais reléguer la basse à l'arrière-plan. Certains trouveront peut-être chez Musica Antiqua Köln et Reinhard Goebel plus de son et d'exubérance (Archiv, 1981), mais pas autant de cet esprit badin que les Berlinois distillent avec intelligence. |
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