Texte paru dans: / Appeared in: Pour s'abonner / Subscription information
|
|
Analyste: Adrien Cauchie Désireux de traduire en musique les émotions humaines, certains compositeurs de l'ère baroque se sont emparés des pleurs d'Héraclite et du rire de Démocrite. Lawrence Zazzo a donc imaginé un programme évoquant ces deux philosophes grecs, qui nous fait voyager depuis l'Italie de Carissimi (1605-1674) jusqu'à l'Angleterre de John Frederick Lampe (1703-1751).
Les chanteurs ne ménagent pas des effets que d'aucuns pourront trouver parfois outranciers. L'Eraclito amosoro , magnifique complainte de Barbara Strozzi, est rendu par le contre-ténor avec une éloquence plus musicale que verbale. Zazzo y mobilise tous les registres de sa voix dont il varie le timbre avec à-propos, tandis que changent au fil du texte les musiciens du continuo. Le résultat est moins réussi dans le dialogue I filosofi de Giacomo Carissimi. La théâtralité excessive des chanteurs confine à un grotesque très certainement voulu mais se révèle assez crispant, à l'image du rire forcé de la soprano. Agnès Mellon et René Jacobs (HM, 1987), plus mesurés, convainquaient davantage.
Dans la cantate de Jean-Baptiste Stuck (naguère gravée par Les Lunaisiens pour Alpha), l'Héraclite de Soraya Mafi retient l'attention : les violons dissonants donnent la réplique à la soprano pour qui figuralismes et agréments ne semblent pas avoir de secret. Mais le Démocrite de Zazzo y souffre d'une prononciation du français problématique qui affecte également un étrange trio de philosophes ( Héraclite, Démocrite, Diogène ) attribué à Couperin. Les interprétations enivrées que le contre-ténor propose des Tippling Philosophers de Richard Leveridge et de Zeno, Plato, Aristotle de Lampe sont autrement réjouissantes.
|
Sélectionnez votre
pays et votre devise en accédant au site de |
Choose your country
and currency |
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews