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Diapason # 737 (10/2024)

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H.Mundi   

HMM 90 2679
Code barres / Barcode : 3149020951422


 

Analyste: Jean-Christophe Pucek

Le parcours de l'Ensemble Correspondances à travers la musique sacrée française des XVIIe et XVIIIe siècles devait un jour passer par le Requiem de Campra. Les dernières recherches musicologiques supposent que cette Messe des morts a été composée entre septembre 1699 et mars 1700 pour les funérailles du chancelier de France Louis Boucherat.

 

Jusqu'à présent, sa discographie était dominée par la lecture déjà ancienne d'Hervé Niquet (Adda, 1991) qui se distingue par sa compréhension naturelle de l'œuvre, son dramatisme et une belle brochette de solistes. Sébastien Daucé propose une autre voie, avec des effectifs allégés qui confèrent à l'écriture une remarquable transparence chorale. Le chef touche au point d'équilibre entre énergie et contemplation. Dès l' Introït , la finesse des gradations dynamiques est à l'entier service du discours. Nulle préciosité : il s'agit de faire vivre le texte. Le Te decet est baigné de ferveur et une sourde tension traverse l'imploration du Domine, Jesu Christe . La louange du Sanctus oscille entre effervescence et extase, tandis que la tendresse ruisselle sur l' Agnus Dei sans jamais sombrer dans la mièvrerie. Le discret balancement du Lux aeterna, la procession apaisée du Requiem aeternam préparent la fugue finale, libérée des pesanteurs d'ici-bas. Du grand art, même si certains pourront regretter une expression très contenue.

 

Daucé a en outre l'excellente idée de replacer Campra dans le contexte des « maîtres de Notre-Dame de Paris », faisant ainsi ressurgir des musiciens oubliés « qui, sous le règne de Louis XIV, ont fait résonner les vénérables voûtes de ce haut lieu sacré de la France d'Ancien Régime ». Seul Pierre Robert, grâce à une palette large illustrée ici par deux œuvres, l'une aux lignes vocales fleuries sans excès, l'autre plus sévère, était jusqu'à présent quelque peu connu. Les quatre extraits de sa Missa sur « Domine salvum fac regem » désignent François Cosset comme un polyphoniste aguerri, usant d'un style sobre et souple aussi bien restitué que rehaussé par Correspondances. L'hymne en plain-chant écrite en 1681 par Jean Mignon tranche avec le raffinement vocal plus moderne des deux motets signés Jean Veillot. Un bel apport à la discographie.

 

 

 



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