Texte paru dans: / Appeared in: |
|
Analyste: Roger-Claude Travers Les quintettes à deux altos représentent chez Boccherini un moment de maturité, d'équilibre, de profondeur - son chant du cygne, selon Emilio Moreno. Dédiés à Lucien Bonaparte et dépourvus de fulgurants passages au violoncelle, les Opus 60 (1801) et 62 (1802) constituent ses ultimes quintettes à cordes. L'hypothèse selon laquelle ils seraient la transcription de sextuors des années 1780 est étrange : l'écriture n'a rien de commun avec celle de l' Opus 23 (1776).
Tous de tonalité majeure, avec un premier alto dont la partie est privilégiée, les cinq quintettes de l'Opus 60 impressionnent par la cohésion formelle de leur structure. Dynamique, rythmique et expression y sont méticuleusement soignées. Le Quintetto Boccherini gravait dès 1954 un no 5 bien articulé, dense de trame, avec d'intenses passages lyriques. La souplesse et l'élégance que l'Ensemble 415 (HM) apportait quatre décennies plus tard aux nos 1 et 5 n'ont pas été égalées par les Petersen (Capriccio) dans le no 3 . C'est en tout cas ici la première gravure des nos 2 et 6 (le no 4 étant perdu). Le Quintette Elisa Baciocchi a ainsi le mérite de nous faire découvrir les superbes Allegro assai du no 2 et Allegro moderato du no 6 . On regrette cependant une approche prudente voire laborieuse, et les saturations d'une prise de son trop proche qui n'arrange rien. Tant pis pour la tendresse mélancolique de ces pages qui abdiquent ici légèreté et poésie. Le second altiste de l'ensemble, Claudio Valenti, a confectionné un quintette pour être substitué au no 4 . Cet « Hommage » dérive toutefois rapidement hors du chant boccherinien, et s'en démarque jusque dans ses timbres et sa texture harmonique. |
Sélectionnez votre
pays et votre devise en accédant au site de |
Choose your country
and currency |
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews