Texte paru dans: / Appeared in: Pour s'abonner / Subscription information
BIS
BIS2562
|
|
Analyste: Wissâm Feuillet Son écriture idiomatique, le charme de ses mélodies, la justesse de ses lignes de basse font de Robert de Visée l'un des grands maîtres du théorbe. Jakob Lindberg défend une approche au classicisme rigoureux, un peu à la manière de Xavier Diaz Latorre (Passacaille, 2018). Cependant, la vigueur de Rolf Lislevand (ECM, 2016, Diapason d'or ) n'est pas toujours loin. Ce jeu incisif est constamment animé d'une petite étincelle de fantaisie. Sa rigueur historique, le musicien la tire des indications nombreuses et précises du fameux Manuscrit Vaudry de Saizenay, qu'il s'agisse d'ornements ou de doigtés. Toutefois, ce respect du texte n'est en rien un carcan : Lindberg déroule un discours fluide et charmeur, qui fait entendre toutes les lignes.
Le programme réunit trois Suites et trois groupes de pièces indépendantes constitués notamment d'arrangements que fit Visée de ses contemporains (Lully, Couperin… ). Les préludes non mesurés permettent au théorbiste de révéler toute son éloquence, fondée sur une exploitation quasi théâtrale des silences. Les Allemandes, un peu plus sages voient leur saveur mélodique mise en valeur, à l'instar de La Royale , très chantée. On retrouve cette qualité de chant dans toutes les pièces lentes ou contemplatives : dans les Sarabandes, bien sûr, mais ô combien dans La Plainte, tombeau d'une extraordinaire densité. Mention spéciale aux Sylvains (d'a près Couperin), à la grande chaconne en sol et aux Folies d'Espagne qui bénéficient d'une rare probité d'exécution.
|
Sélectionnez votre
pays et votre devise en accédant au site de |
Choose your country
and currency |
|
|
Cliquez l'un ou l'autre
bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
Click either button for many other reviews