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Analyste: Ivan A. Alexandre Triple Diapason d'or . Un pour le volume « Bologne-Modène » publié en 2011 (cf.no 598 ). Un pour le volume « Napoli » tout neuf. Et un troisième, soyons prodigue, pour l'éditeur qui, en sus du second, nous rend le premier originellement paru sous étiquette Agogique. Volumes très différents. Celui de 2011 remontait à la « naissance du violoncelle » dans le sens où l'entendait le disque pionnier d'Anner Bylsma - par Jacchini et Gabrielli, c'est-à-dire à la fin du XVIIe siècle. Le nouveau ne descend pas seulement de la douce Emilie-Romagne à la bouillante Naples. Il puise aux sources avérées de l'instrument, sous influence espagnole ici incarnée par Diego Ortiz (1510-1570), pour finir au cœur de la sonate classique chez Nicola Fiorenza (1700-1764) et Salvatore Lanzetti (1710-178 0).
Long voyage qui ne réclame plus six instruments mais dix, à quatre, cinq ou six cordes, avec ou sans frettes, cousins de l'alto ou en route vers la contrebasse. Tous copiés, dégauchis, mûris dans l'atelier du fidèle Charles Riché, luthier fraternel depuis trente ans. Les cordes changent, l'accord change, la matière et l'esprit changent, l'art demeure, sans limite apparente. Ces allegros de Gabrielli fleurissent sous l'archet, improvisés par le compositeur. Comme ces danses dansent ! Comme ce cantabile chante et ce récit parle ! Comme est suave cette Suave melodia et véloce ce cavaliere Lanzetti ! Telle sinfonia de Rocco Greco à deux solistes cingle en parfait duel. Le carillon de Caresana au contraire devient paysage. Le savant et le populaire, le code et la liberté, le chromatisme spéculatif et l'euphonie galante, imagine-t-on menu plus complet ? « Il y a du théâtre et du chamanisme dans le jeu de Bruno Cocset », s'émerveillait Gaëtan Naulleau il y a treize ans.
Rien à ajouter. Sinon que la présentation de Marc Vanscheeuwijck est un modèle, de même que l'édition, généreusement illustrée. Volume III, s'il vous plaît !
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