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Analyste:
Paul de Louit Que désigne Olivier Penin par ce « Bach à la française » ? La langue de certains titres (Pièced'orgue, Badinerie) ? la nationalité des transcripteurs ( Chaconne par Messerer, extraits de cantates par Dupré ou Duruflé, Aria et Sicilenne par lui-même) ? un jeu qui se veut symphonique, sur un orgue encore marqué par Cavaillé-Coll ? Faites un gloubi-boulga de tout cela, et saupoudrez d'une touche de Virgil Fox. Qui n'a rien de tricolore. Mais la Toccata et fugue que voici ressortit davantage des clowneries du pseudo-Liberace que d'une école française dont la roideur (Dupré) ou l'altière éloquence (Gigout, Bonnet), dans ses maints témoignages, ne montrent aucun goût pour le cirque.
Non que l'organiste de Sainte-Clotilde soit incapable d'un ennui morne : la Sicilenne de la Sonate BWV 1031 ou une pénible Aria en ré, avec leur pesante pédale, s'avèrent aussi soporifiques qu'un O Mensch
laborieux, articulé comme une récitation scolaire. Les volets extrêmes de la Pièce d'orgue s'enlisent dans des effets d'écho qui freinent inopportunément le mouvement tandis que dans la partie centrale, tel un grimpeur cherchant en vain ses appuis, l'interprète ahane, n'identifie ni les tensions ni les jalons du plan harmonique. Cette difficulté ou inappétence à appréhender la grande forme, nous l'avions déjà décelée dans un coffret Franck par ailleurs superbement registré. Elle atomise ici une Chaconne erratique.
Restent le
relatif panache de la Sin-fonia BWV 29 et de la Badinerie (si cruelle soit la
comparaison avec Guillou) ; et un Jesu bleibet meine Freude d'une alacrité toute
baroque, qui nous fait regretter l'absence d' Ertödt uns durch deine Güte
transcrit par le même Duruflé.
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