Si le Concerto brandebourgeois n" 5 elle Triple Concerto en la mineur de Bach
posent les bases du concerto moderne pour clavier, ce genre reste encore dans
l'enfance avant la période préclassique. La série des treize concertos pour
clavecin propose surtout des transcriptions d'oeuvres pour violon ou hautbois,
les mouvements isolés pour orgue et orchestre sont des transcriptions d'oeuvres
pour violon solo...
À l'instar de Bart Jacobs (Ramée, 2018) Jôrg Halubek entend reconstituer à
partir de ces sources des concertos pour orgue et propose également quelques
pièces tirées des sonates pour violon admirablement exécutées par Anals Chen
pour illustrer la technique de transcription du Cantor. Autour du magnifique
Silbermann de 1737, Halubek trouve une fusion convaincante entre cordes et orgue
par des phrasés judicieux et l'ajout de nouveaux éléments: harmonisation de main
gauche dans le Largo du/a mineur (BWV 1056), proposition ornementale ingénieuse
assortie d'un rubato élaboré même dans les mouvements vifs. On oublie presque la
version pour clavecin du célèbre ré mineur (BWV 1052) devant une telle autorité
discursive: la montée en puissance et l'envergure de la cadence conclusive
(Allegro final), la liberté ornementale des cordes dans I'Adagio attestent une
analyse minutieuse du texte et un travail de chambriste rigoureux. Lisibilité
des parties intermédiaires, beauté des registrations, refonte subtile du
matériau initial, la proposition de Halubek va plus loin que celle de Jacobs et
bénéficie d'une qualité d'enregistrement superlative
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