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Diapason # 735 (07/2024)

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Naïve Référence:V8209 

Code barres / Barcode : 3700187682095


 

Analyste: Loïc Chahine

Considéré comme le « père de la musique suédoise », Roman s'illustre à la cour dès l'âge de sept ans en jouant au violon « des pièces difficiles ». Après un passage par Londres (1716-1721) à l'occasion duquel il rencontre Geminiani et Han-del, il est nommé vice-chef de l'Orchestre royal de Suède, puis chef en 1727. Il voyage à nouveau de 1735 à 1737, constituant des fonds pour la bibliothèque de l'orchestre… mais il rentre en retard et en ayant dépassé les budgets alloués. On lui retire sa charge et il quitte Stockholm en 1745, en proie à une surdité croissante. Il est installé au manoir de Haraldsmala, quand il se voit confier, en 1751, la musique des fêtes qui suivent la mort de Frédéric Ier (funérailles et couronnement). Il donne son dernier concert dans la capitale suédoise en 1752 -Chandos Anthems et Jubilate de Handel, entre autres - et meurt six ans plus tard.

 

C'est pendant son Grand Tour au milieu des années 1730 que Roman a composé l'essentiel de ses Assaggi (littéralement « essais ») ; une annonce de 1740 atteste l'intention de publier ces pièces virtuoses pour violon seul. Si leur titre fait songer à des « exercices » ou « études », elles sont plus proches de la Fantaisie ; il est probable que le compositeur a connu celles de Telemann, et c'est dans leur lignage et dans celui de Pisendel que ces pages se situent, bien davantage que dans le prolongement des Sonates et Partitas de Bach.

 

Peu de violonistes ont enregistré ces œuvres difficiles depuis que Jaap Schröder en a gravé deux pour Musica Sveciae (1986). Fabio Biondi en a retenu sept qu'il aborde avec une grande liberté de ton. Il restitue à certains passages leur caractère quasi improvisé, enjambe les barres de mesure… et n'hésite pas à s'écarter du texte pour ajouter (en particulier des doubles cordes), mais aussi parfois pour retrancher (ici un trille) ou lisser (là un rythme pointé). Nulle monotonie dans cette lecture qui regarde vers l'Empfind-samkeit. Le deuxième mouvement du BeRI 311 en ré mineur se pare d'une teinte mélancolique, celui du BeRI 303 en ut majeur joue l'espièglerie. Le finale du même appuie-t-il un peu trop sa joie ? C'est pour faire une meilleure transition vers les ombres qui s'invitent dans sa section médiane en mineur. Biondi trouve généralement un ton juste et tire le maximum des partitions - ce ton impérieux au début du BeRI 314 en sol mineur, cette versatilité de l'Allegro (malgré quelques scories d'intonation), la tendre respiration du 12/8 central, le mystère qui plane dans le finale !

 

Seul le BeRI 301 semble lui échapper - volet initial erratique, deuxième et troisième mouvements un peu automatiques. Pas de quoi gâcher un album qui se place en tête de la discographie.

 

 

 



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