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Analyste: Paul de Louis Pablo Casals ne recommandait-il pas à ses élèves de « jouer Bach comme du Chopin et Chopin comme du Bach » ? Tianqi Du joue les mouvements lents de ces quatre concertos pour clavecin au bord de la pâmoison, du bout des doigts, comme du Chopin qui ne serait pas joué comme du Bach mais plutôt comme du Chaminade. Par contraste, le non-legato buriné des mouvements rapides, quelque part entre Glenn Gould et Sviatoslav Richter, est d'une virtuose et inexpressive linéarité : un Prokofiev joué par une intelligence artificielle. En retrait jusqu'à l'inaudible, Jonathan Bloxham englue l'Academy of St Martin in the Fields dans un style qui ferait passer feu Neville Marriner pour un baroqueux d'avant-garde.
Le résultat serait plus proche des années 1950 que du XXIe siècle, n'étaient les tempos tout de même un peu plus vifs (quoique… le no 5 !) et l'ornementation ou les extensions de cadences ajoutées çà et là avec assez de goût, sans pallier tout à fait les agréments du BWV 1055/2, amollis et sentimentaux, ni le continuo qui double gauchement les parties d'orchestre.
Si l'on veut un Bach historiquement non informé, réécoutons plutôt Casals dirigeant Clara Haskil, à Prades, le 6 juin 1950, dans le BWV 1056 (Sony) : les pizzicatos étaient moins ensemble, mais ça avait autrement de classe. Ou Richter filmé à Moscou le 25 mars 1978, impérial et félin dans le BWV 1052 (DVD Parnassus).
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