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Analyste: Adrien Cauchie Jusqu'au soir de son existence, Telemann demeura à l'écoute de son temps, comme en témoignent les différentes partitions ici réunies. Dans la Sinfonia melodica TWV 50/2, un Vivace assai où alternent tutti et solos typiquement italiens ne laisse en rien présager les danses à la française qui le suivent : une Sarabande noble et douloureuse et une Chaconette à laquelle les interprètes rendent tout son sourire. Un Allegro aux allures de concerto pour flûte précède, dans le Divertimento TWV 50/21, six tableautins évoquant une journée de chasse à courre, de La Reveille à la Retraite en passant, bien sûr, par le Repas. Le caractère de cette récréation musicale est très changeant, jamais sérieux, à l'image de l'animation qui règne dans La Conversation à table.
Très en verve, l'Akademie für Alte Musik brosse le tout avec une légèreté tirée à quatre épingles et, chaque fois qu'il le faut, une vivacité pleine d'esprit. Dans l'Ouverture TWV 55/D21, un Carillon aux rouages délicats et une Plainte joliment hautaine ne sont pas moins admirables que la gaieté débridée que déchaînent Réjouissance ou Tintamare. Bernhard Forck et ses complices le font bien sentir : sur ses vieux jours, Telemann n'oubliait pas d'être drôle.
La cantate Ino montre encore un autre visage du compositeur, qui y adopte les idées récentes du Gluck réformateur. Les frontières entre airs et récitatifs s'estompent au profit d'une intensité dramatique augmentée par des traits orchestraux. « O all ihr Mächte des Olympus », qui en est truffé, permet aux musiciens de déployer une riche palette. On pourra malgré tout préférer le relief supplémentaire que lui donnait Musica Antiqua Köln avec Reinhard Goebel (Archiv Produktion, 1989). Et si Christina Landshamer séduit par la chaleur du timbre, le chant est parfois un peu trop volontaire, là où la fragilité et l'hésitation seraient plutôt de mise (« Mitleidiger Retter! Was hilft mir mein? »).
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