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Diapason # 735 (07/2024)

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Analyste: Frédéric Degroote

La maigre discographie de Viadana ne reflète guère son influence esthétique, pourtant bien établie, au tournant du XVIIe siècle. Non content de confier à l'orgue, dans l'exécution de polyphonies chorales, les voix manquantes, il décide de composer des pièces prévues pour quelques voix seulement, soutenues par une basse continue. Ainsi naissent ses Cento concerti ecclesiasti, publiés à Venise en 1602, première contribution au genre de la monodie sacrée, qu'il ne va cesser d'approfondir. A Florence, Giulio Caccini va développer le même procédé pour la musique profane.

 

Le bien nommé Viadana Collective (quatre chanteurs, six instrumentistes) se focalise non sur le fameux recueil de 1602, mais sur celui édité à Francfort en 1615 sous le titre Cen-tum sacri concentus ab una voce sola, dont le propos musical se veut, selon les interprètes, beaucoup plus aventureux. Pour compléter le projet, l'ensemble puise dans d'autres recueils du même compositeur ( Sin-fonie de 1610, Responsoria de 1609) et met à contribution l'orgue de la Basilique Palatine de Santa Barbara de Mantoue, construit par Grazia-dio Antegnati en 1565.

 

Cet instrument coloré et polyvalent, tenu par Iason Marmaras, est pour beaucoup dans la réussite de l'album. Les effets microtonaux du motet O Domine Jesu sont très bien rendus par la contralto canadienne Vicki St. Pierre tandis que la basse autrichienne Roland Faust allie projection et agilité dans un De profun-dis jubilatoire. Si Viadana ose le chromatisme et les harmonies tortueuses (O stupor et gaudium, Ego flos campi), c'est dans les pièces les plus sages (le très beau Ardens est cormeum par le ténor anglais Charles Daniels) qu'il séduit le mieux.

 

L'engagement du Viadana Collective compense largement l'approche parfois brouillonne des pages à plusieurs voix (mention spéciale cependant au madrigal spirituel Il sangue a pena havesti a 5 ). Saluons également les belles individualités instrumentales qui émergent, tel le cornet de Bruce Dickey (O quam suavis). Un formidable plaidoyer.

 

 

 



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