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Erato: 5419789753
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Analyste: Guillaume Saintagne Encore un nouvel enregistrement d'Orfeo dans sa version de Vienne ? Sur instruments anciens, Jacobs (HM, 2001), Equilbey (Archiv, 2015) ou Fasolis (qui défend en réalité la version de Naples, Erato, 2015) avaient déjà pris la relève de Kuijken (Accent, 1982). Nous tenons néanmoins ici une version de grande qualité pour qui chercherait plus de théâtre que de contemplation. Le Giardino d'amore et son chef font jeu égal avec les Barrocchisti de Fasolis : très alertes (les trois actes tiennent sur une seule galette), ils créent de faux déséquilibres dans lesquels chaque pupitre, très distinguable grâce à la prise de son, semble jouer avec le feu. On regrette seulement le début pesant de l'acte II, très gore avec un chœur surjouant la monstruosité infernale, alors qu'il séduit partout ailleurs, malgré une intelligibilité perfectible.
Jakub Jozef Orlinski a pour lui le naturel de l'élocution, un timbre très phonogénique et un jeu épidermique. Ce héros plus adolescent que poète, plus entier que fin, n'en échappe pas moins à une certaine monotonie dans l'intensité, que renforcent certains tics (consonnes trop soulignées ou points d'orgue trop nasalisés à la façon d'un chanteur pop). Il se rachète par un « Che farò » délicatement introverti, qui tire cette berceuse élégiaque vers la stupeur - sans nous faire oublier la bouleversante Bernarda Fink (chez Jacobs). Fatma Said campe un amour presque trop vivant, rustique, quand Emöke Barath (avec Fasolis) offrait d'aussi beaux graves mais plus de style. Elsa Dreisig, elle, nous captive : après des premières phrases fantomatiques, la souffrance semble progressivement rendre cette Euridice à son humanité. Alliant puissance et élégance jusque dans ses adieux, l'incarnation est proche de l'idéal.
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