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Diapason # 735 (07/2024)

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Château de Versailles CVS117

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3760385430263


 

Analyste: Loïc Chahine

Composé en 1677, le Te Deum de Lully est resté fameux pour l'accident survenu pendant une répétition en vue de sa reprise en 1687 : le coup de canne que le compositeur, « dans la chaleur de l'action », s'asséna sur le pied, entraîna sa mort de la gangrène quelques semaines plus tard. Le disque, hélas, n'a pas encore pleinement rendu justice à ce chef-d'œuvre.

 

Privilégiant des tempos mesurés, la lecture qu'en propose Stéphane Fuget mise d'abord sur la majesté. Dès le Prélude, plus retenu qu'à l'ordinaire, l'opulence de l'orchestre affiche sa séduction. Contrepartie : un manque de rebond, l'impression que tout reste très ancré dans le sol, en particulier le chœur - on aimerait que les « incessabili voce proclamant » ou « per singulos dies » décollent, que les « Dominus Deus Sabaoth » éclatent, que « Pleni sunt coeli » donne davantage l'impression d'une immensité s'ouvrant. La lenteur du « Patrem immensae ma-jestatis » s'enlise sans trouver une véritable grandeur, et le discours peine ensuite à se ranimer.

 

Par rapport au premier volume de cette intégrale des motets (cf. no 700 ), l'équilibre avec le continuo s'est amélioré, les ornements sont également dosés avec plus de parcimonie - merci. On apprécie la recherche menée pour varier les sonorités orchestrales, par exemple dans le « Dignare Domine », ou encore pour dramatiser le « Miserere » et ses dissonances.

 

Mais la plupart des solistes nous laissent sur notre faim, semblant parfois en difficulté, parfois bien ternes voire insuffisants (la basse au début du « Patrem immensae majestatis », la haute-contre dans l'« Impleat » de l'Exaudiat ). Par ailleurs, le montage aurait pu ménager des silences moins marqués entre certains épisodes et l'interprétation jouer davantage la continuité pour mettre en valeur la théâtralité de la partition. Un ajout bienvenu dans une discographie qui attend toujours la version de référence.

 

L'Exaudiat Te Dominus souffre de la concurrence, chez le même éditeur, de la version gravée en 2018 par Gaétan Jarry (« Messe du Roi Soleil », cf. no 681), plus brillante et plus disciplinée.

 

 

 



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