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Analyste:
Roger-Claude Travers Avec ses Musiciennes du Concert des Nations, Jordi Savall semble ressusciter les figlie de La Pietà, au sein desquelles les plus aguerries encadraient les plus jeunes. Si le rapprochement séduit, la conception du programme et sa réalisation déçoivent quelque peu. Les lignes des quatre violons solistes sont impeccables de lisibilité dans le Larghetto du RV 580, et des nuances d'intensité épousent le flux et le reflux des vagues dans « La tempesta di mare » (Presto). Mais le choix du « Prote o », concerto bien faible et pris ici à un tempo tranquille, étonne davantage. Les ornementations intéressantes des reprises (dans les allegros) et le pathos insufflé au Largo en font-elles vraiment oublier l'anodin ?
Fallait-il doubler l'interprétation des Quatre Saisons, avec pour seule différence la présence (inédite, certes) d'une narratrice chargée de dire, dans la première, les sonnets écrits par Vivaldi ? La soliste Alfia Bakieva traduit de manière convaincante la lascivité du chevrier qui s'endort, la plainte du berger, la démarche titubante de l'ivrogne. Comme elle s'en explique dans la notice, la « bête » traquée lors de la chasse est pour elle une « petite créature » qui feint la mort et parviendra à s'échapper. Sa diction nette et concentrée (l'Andante du RV 583 !) et l'à-propos de son ornementation discrète lui prédisent un bel avenir vivaldien.
La masse orchestrale un peu réverbérée des Musiciennes donne du relief à l'agitation de Borée (Allegro ma non molto de L'Eté) et au tonnerre (Presto du même) mais manque parfois d'agilité et de souplesse, apanage des phalanges plus « maigres ». |
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