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Analyste: Jean-Christophe Pucek
La dilection de Frédéric II pour la flûte et le style galant n'empêcha pas le développement, à Berlin, d'une abondante production pour clavier parfois aventureuse. En témoignent les quatre concertos inédits dénichés par Johannes Pramsohler et Philippe Grisvard.
Entre tempête et tendresse, celui en ré mineur de Christoph Nichelmann (1717-1762) laisse planer l'ombre de Carl Philipp Emanuel Bach, son grand rival à la cour du roi de Prusse. Le concerto en ré majeur de Carl Heinrich Graun ( ca 175 4-1759) emprunte une voie plus souriante, dans un Adagio plus lyrique ou un Vivace final effervescent. Le Do mineur de Christoph Schaffrath ( ca 1710-1763) oscille entre sévérité contrapuntique et séductions dans le goût du jour, attraits qu'Ernst Wilhelm Wolf (1735-1792) embrasse avec volubilité, non sans une certaine profondeur de sentiment.
Grisvard et l'Ensemble Diderot nous épatent par leur énergie. Les qualités souvent saluées chez le claveciniste trouvent un terrain favorable pour s'exprimer : précision du trait, souple rigueur dans la conduite du discours, volonté de prendre l'instrument à bras-le-corps pour le conduire à briller ou exulter lorsque la musique le demande. La légère astringence qu'on a parfois reprochée à ses partenaires fait claquer les mouvements les plus emportés avec un supplément de vigueur et une alacrité qui n'est pas sans saveur. Sans doute manquent-ils çà et là de douceur ou d'abandon, mais la fine compréhension de ce répertoire et son engagement à le défendre sont autant de passeports très sûrs pour éveiller la curiosité et - mieux - nous captiver.
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